La recrudescence des hubs technologiques (hubtech) en Afrique
8 septembre 2016
L’augmentation spectaculaire du nombre de «hubtech »
Le cabinet d’étude GSMA Intelligence dévoile, dans la conclusion d’un rapport d’étude, la propagation vaste et rapide des hubs technologiques sur le continent africain. Ils seraient aujourd’hui au nombre de 314… contre seulement 120 l’année passée. Ces « hubtechs » sont des espaces de travail où se regroupent de petites entreprises innovantes, souvent des start-up, dans le but de créer des outils utiles à leur communauté. Ils constituent donc des lieux physiques de co-working, mais également un important pont de connexion avec les investisseurs.
L’Afrique abrite une multitude d’entreprises prometteuses, exerçant dans le marketing digital, la conception d’objets connectés, les technologies vertes, l’économie de partage, l’e-commerce, le service en ligne… Véritables rampes de lancement pour les entreprises de demain, les hubs technologiques offrent à l’Afrique des possibilités insoupçonnées.
Une répartition inégale expliquée par l’accès aux réseaux
Seuls cinq pays se partagent la moitié des hubs recensés par l’étude en question : l’Egypte, le Kenya, le Maroc, le Nigeria, et l’Afrique du Sud (54 éléments). Suivent : le Ghana, l’Ouganda, la Tunisie et le Sénégal. Les autres pays du continent sont loin derrière… Une des explications de ce phénomène tient à la dépendance de la plupart de ces entreprises à la qualité de la connexion téléphonique et à l’Internet, pour se lancer et se développer, particulièrement, bien sûr, concernant les sociétés évoluant dans le monde du digital.
La région présentant le moins de hubs est l’Afrique centrale, zone où seulement un tiers de la population est abonnée à un réseau mobile –outil indispensable pour les néo-entrepreneurs. Les investisseurs ne s’y trompent pas et commence à affluer, donnant naissance à ces « incubateurs » d’entreprises, dont le réseau peu à peu créée les véritables écosystèmes qui manquaient cruellement à la plupart des pays du continent.
Les exemples de l’Égypte et du Sénégal
En Égypte, et spécialement au Caire (qui abrite une quinzaine de hubtech), les suites de la révolution ont donné lieu à une importante vague de création de petites sociétés, dont l’activité est majoritairement liée aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. Cependant, les conditions économiques dans lesquelles évolue l’Égypte entraînent un environnement pas toujours propice à la croissance d’une entreprise et à sa pérennité sur le marché. Les restrictions imposées par l’armée en matière d’importation de certains composants électroniques, par exemple, constituent encore un frein au développement de beaucoup de start-up.
C’est à Dakar, en 2011, qu’a vu le jour le premier incubateur de start-up de l’Afrique francophone, CTIC, qui a aujourd’hui généré plus de 200 emplois. Certaines entreprises du marketing digital qui y évoluaient sont depuis devenues des références. Avec un programme d’accompagnement de trois ans et un programme court de 6 mois pour tester la viabilité d’un projet, CTIC explore actuellement les marchés de la Mauritanie, du Gabon et du Togo.
Outre la grande richesse offerte par les possibilités de rencontres entre entrepreneurs et investisseurs, le système des hubs technologiques permet également aux jeunes sociétés d’externaliser les tâches annexes (comptabilité…) pour se concentrer sur le cœur des métiers… L’expansion de ces viviers de start-up témoigne du désenclavement progressif du continent africain quant aux nouvelles technologies.
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