La presse imprimée en perte de vitesse ?
12 avril 2018
La fédération européenne de l’imprimerie et de la communication numérique, Intergraf, a publié récemment un rapport concernant le marché européen du magazine. En effet, face à la croissance du digital et applications mobiles diverses, la question se pose de l’avenir de la presse imprimée. Le rapport d’Intergraf se focalise en particulier sur les stratégies à adopter pour pérenniser la presse imprimée. En effet, l’arrivée du digital a provoqué une baisse des tirages de l’ensemble de la presse. Il est donc important pour les groupes de presse de sortir leur épingle du jeu. Le Président de FIPP (the network for global media) précise que l’innovation serait la clef de la réussite de ces entreprises. Il s’agit donc de tirer profit des avantages uniques de la presse imprimée.
Un paysage de la presse différent selon les secteurs
Smithers Pira, acteur mondial de l’impression, a collecté des données sur 2017. L’impression de magazines en Europe sur l’année écoulée représenterait 8,3 milliards d’euros. Soit depuis 2012, une baisse de 34,4%. L’organisme d’étude annonce également une baisse supplémentaire d’ici 2022. La valeur de l’impression des magazines devrait en effet descendre à 6 milliards d’euros en Europe.
En revanche, on note un certain clivage selon les secteurs. Par exemple, au Royaume-Uni, les magazines d’actualité tel que The Economist voient leurs tirages augmenter, à l’inverse des magazines people et mode, qui enregistrent une baisse significative.
L’impression demeure primordiale
Si l’impression continue de baisser, elle n’en demeure pas moins indispensable. Elle représente en effet la principale source de revenus pour les éditeurs de magazines. Il devient donc indispensable pour les éditeurs de gérer cette baisse, et d’apprendre à composer en tenant compte du déclin du marché.
Il faut néanmoins se rendre à l’évidence : la période où seul l’imprimé suffisait est révolue. Ce qu’on appelle le “Print Only “ a disparu. Les éditeurs doivent envisager de nouvelles stratégies, incluant les nouvelles technologies, tel que le digital, afin de sortir leur épingle du jeu.
En outre, le contenu demeure un élément indispensable de la presse imprimée. La qualité du contenu est attendue par le lecteur, il représente une réelle valeur ajoutée. Un lecteur paiera pour un support qu’il apprécie, et qui lui apporte quelque chose.
Ce contenu doit être relayé ensuite sur divers canaux et plateformes.
Quel avenir pour les annuaires imprimés ?
Si la presse magazine est en perte de vitesse, il en est de même pour les annuaires imprimés. Le groupe SoLocal, éditeur des fameuses Pages Jaunes, enregistre un chiffre d’affaire en net recul sur les dernières années. En effet, si les pages jaunes étaient incontournables il y a quelques années en arrière, elles sont dépassées aujourd’hui par les applications et le digital qui permettent une consultation instantanée.
Le groupe SoLOcal envisage des stratégies différentes, et tend vers le digital, avec de nouvelles offres “print to digital”. En revanche, si cette solution s’avère inefficace, on pourrait bien se diriger vers la fin de l’annuaire papier. Diverses piste de développement sont envisagées. Tout d’abord des flyers en Réalité Augmentée (RA) ont été lancés en novembre 2017. Une façon moderne et dynamique pour les entreprises de promouvoir leurs activités. D’autre part, des guides locaux digitaux seront testés à partir d’avril 2018 sur Versailles. Ces guides présenteront les bons plans d’une région.
Le groupe SoLocal a annoncé en chiffre d’affaire 2017 du 756 millions d’euros, soit une baisse de -6% vs 2016. Le groupe se classe néanmoins parmi les principaux acteurs européens en termes de revenus publicitaires sur la toile.
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