Publicité en Afrique - Agenda Afrique News

Source : Pixabay

Avec une population très jeune et une croissance démographique très soutenue, elle présente tous les atouts pour séduire les publicitaires qui imaginent déjà des campagnes made in Africa pour coller aux canons locaux.

Après avoir été boudée pendant des années par les agences de publicité, l’Afrique se pare, à nouveau pour elles, de toutes les vertus. Une classe moyenne estimée à 300 millions friande de bien de consommation, accro au smartphone et dynamique, voilà de quoi attirer les réseaux de distribution publicitaires prêts à adapter leur copie pour ne pas rater leur cible.

Voodoo communication fait le buzz

Pour l’instant, les publicitaires locaux sont les premiers à profiter de l’optimisme et du dynamisme d’une population, moins blasée que leurs voisins européens. La première agence publicitaire sur le continent africain est ivoirienne. Voodoo Communication fondée en 1999 par Fabrice Sawegnon est désormais implantée au Gabon, Sénégal et Cameroun. Agissant comme un véritable conglomérat, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros et emploie une centaine de personnes. Après avoir remporté en 2002, le Mondial d’or de la publicité francophone pour sa campagne de rebranding pour Orange, il applique la recette gagnante en réalisant des campagnes adaptées au consommateur africain.

Faire du « glocal » pour séduire le consommateur africain

C’est cette proximité qui pour l’instant manque aux grandes multinationales comme Publicis, McCann, ou Ogilvy, habitués à faire une campagne unique pour l’ensemble des pays sans distinctions culturelles. Pour toucher le consommateur de Dakar ou de Ouagadougou, il faut faire « glocal ». Pour célébrer la nouvelle année, Voodoo avait réalisé une campagne d’affichage montrant trois sorciers tout sourire accompagnée de ce slogan : « Les sorciers de la pub vous souhaitent bonne année ! ». Les marques Omo et Darty ont compris l’importance de mêler éléments culturels africains en restant fidèle à la charte graphique. Sur le panneau vantant les mérites du cube de bouillon, on voit une jeune femme en boubou et turban avec en arrière-plan une tablée d’hommes assis en tailleur mangeant un couscous.

L’enjeu de la publicité digitale

Avec 1,1 milliard d’habitants, l’Afrique est devenue un véritable enjeu pour toutes les grandes sociétés publicitaires. Sans compter que 700 millions d’entre eux sont équipés d’un mobile. Après l’Afrique du Sud et le Maghreb, la demande explose en Afrique subsaharienne, confirmant la thèse qu’avec sa croissance économique, l’Afrique serait la zone au monde qui porte le plus d’opportunités pour le marché publicitaire, car les grandes marques y sont en plein développement.

La croissance de l’Afrique qui atteint 8 % l’an est corollée par l’implantation du mobile. Avec 350 millions de smartphones et de mobiles d’occasion en 2017, la demande potentielle pour la publicité digitale est énorme. Les médias sociaux se développent à la même vitesse et peu importe le mobile, du moment qu’il puisse se connecter à internet et envoyer un SMS. Le clic d’achat n’est plus loin.

Selon l’agence PwC, la publicité digitale devrait croître en Afrique du Sud près de deux fois plus vite que la moyenne mondiale (25 % par an contre 13 %) pour peser 300 millions d’euros en 2017. Dans ces conditions, on comprend que toutes les agences de publicité soient dans les starting-blocks pour ne pas rater le clap de départ de la publicité en Afrique.


Autres articles :